Avant de parler plus d’un sujet, il me parait toujours important de définir plus précisément de quoi on parle.
Pour qualifier un besoin, les définitions ne manquent pas, mais, de façon générale, on peut parler de besoin pour tout ce qui est nécessaire à la vie.
Dans cet optique, je vais distinguer deux types :
Les besoins primaires :
Leur satisfaction est indispensable à la survie de l’être vivant, l’animal dans le cas présent. Manger, respirer ou dormir sont les exemples les plus évidents. Finalement, cela inclut tout ce qui est nécessaire à la juste physiologie de votre animal. Il y aura donc des différences selon l’espèce (chien chat, chevaux, rat, lapin, serpent...) et, à une moindre échelle, de la race. Il n’est pas anecdotique de préciser que les besoins primaires seront différents entre un Husky et un Chihuahua.
Les besoins secondaires :
Par opposition aux besoins primaires, ils n’interférent pas à la survie stricto sensu de l’individu mais sont par contre indispensables à son épanouissement ! S’ils sont respectés, la sérénité, l’équilibre émotionnel et physique, et l’épanouissement au quotidien de votre compagnon seront au rendez-vous.
Nous les détaillerons par la suite.
Les besoins primaires
La plupart du temps, ils sont bien appréhendés dans l’ensemble mais un peu moins dans les détails.
Respirer !
Bon de l’air le plus pur possible comme pour vous. Attention aux chevaux qui peuvent être très sensibles aux espaces confinés et poussiéreux.
Boire !
De l’eau ! A volonté.
Dormir !
Là, il me semble important de respecter ce temps. Ne pas le réveiller ou même le titiller « gentiment ».
En plus du respect de ce temps de repos légitime, certains chiens peuvent être instinctivement très réactifs voire agressifs s’ils se font réveiller en sursaut.
De même, leur panier, leur couverture enfin bref l’endroit où ils dorment, doit être considéré comme leur espace vital. Il est fortement conseillé de respecter cet endroit comme le leur et de les laisser tranquilles quand ils y sont.
Bien sûr un chien n’a pas à mordre parce qu’on vient le voir dans son panier, seulement lui laisser cet espace comme le sien, peut être une vraie ressource pour lui.
Manger !
Vaste sujet toutes espèces confondues ! Et c’est un sujet important, comme le disait Hippocrate n’oublions pas que :
"L'alimentation est notre première médecine"
Et c’est plus vrai que jamais à une époque où l’alimentation peut se transformer en un vrai poison ! Pour nos amis les animaux, c’est également la même problématique.
Pour simplifier, il faut faire attention à plusieurs paramètres : la qualité des matières premières, l’équilibre de la ration en fonction des besoins propres de l’individu (espèce, activité, âge, milieu de vie...) et le rythme des repas. Je ne vais pas m’étendre trop là-dessus ici, mais quelques grands concepts pour rappel.
Un cheval est fait pour manger 18 h par jour alors, par pitié, ne le rationnez pas à une petite portion de foin le matin et des céréales englouties en 20 min deux fois par jour...
En dehors des besoins nutritionnels purs, il y a un équilibre physiologique et émotionnel qui sera rompu. Vous avez alors 9 risques sur 10 qu’il développe des pathologies digestives et comportementales derrière ça. De même le chat est un grignoteur ! Il est fait pour des petits repas 7, 10, 15 jusqu’à 20 fois par jour !
Enfin sur le sujet croquettes/pas croquettes, je vais avoir une réponse double. Si vous voulez faire de leur alimentation une médecine, choisissez les produits frais : ration ménagère ou BARF avec un vrai travail en amont pour faire la transition et l’équilibre de la ration.
Mais par contre, pas de culpabilisation, si ce n’est pas possible pour vous, pour des raisons de place, de temps, financière, ou parce que la manipulation de la viande vous incommode, il faut accepter paisiblement le compromis, et choisir des croquettes de qualité (critères variables en fonction du chien).
Pour le moment, ça n’est pas votre priorité, ou vous ne le ressentez pas comme telle. Les choses ne sont pas figées dans le marbre, la vie vous fera évoluer sur ce plan ou pas. Le plus important est d’être ok avec sa propre démarche, ses propres choix et de les faire en conscience.
Les besoins secondaires
Venons-en à présent, aux besoins qualifiés de secondaires, mais j’en suis sure, vous les considérerez rapidement comme tout aussi indispensables.
Bouger !
Il est presque primaire celui-là à mes yeux. Mais l’expérience prouve que les animaux arrivent à vivre en réduisant ce besoin à son strict minimum donc bon... Par contre, il est absolument indispensable à son équilibre et à sa sérénité (il y a toujours quelq
ues exceptions on est d’accord...) Pour les chevaux, bien sur, mais pour toutes les espèces en réalité. Le mouvement c’est la vie.
Socialiser !
Alors là aussi, ils ne sont pas tous égaux face à ce besoin. Mais, de façon générale, être le seul représentant de son espèce dans son espace de vie peut être anxiogène. Il est important de proposer des interactions canines à l’extérieur dans le cas d’un « chien unique » à la maison. Petit bémol pour les chats, ils ont souvent une vie sociale insoupçonnée (pour ceux qui sortent), mais s’accommodent moins facilement d’un partenaire imposé ! C’est quitte ou double !
Le câliner !
Ça va en faire sourire plus d’un, mais le contact physique, l’affection, ils en ont tout aussi besoin ! Ils vous donnent tant, ils ont bien le droit à leur part non ?
Prendre soin de sa santé !
C’est évident, et à la fois toujours utile de le rappeler. Dans ma posture de vétérinaire en médecine holistique, je vais bien sûr vous conseiller de vous diriger vers une médecine préventive en premier lieu. Ça signifie quoi ? Faire tout ce qu’il faut pour le garder en bonne santé et non attendre qu’il soit malade pour s’en occuper. La bonne nouvelle c’est que si vous répondez à cette longue liste de besoins, vous êtes sur la bonne voie !
Travailler !
Et oui certains animaux, en particulier, dans l’espèce canine, ont été sélectionnés depuis très longtemps pour une activité précise et il est souvent très difficile de faire fi de cette sélection génétique. Un exemple récurrent est le Border Collie, qui est le meilleur représentant du chien de travail. Dans son cas, ça signifie :
qu’il a besoin d’activité physique en quantité supérieure à la moyenne
qu’il a besoin d’interactions avec l’Homme, d’être stimulé.
Bien sûr, il fera un chien de berger parfait. Mais, si vous n’êtes pas berger, et que vous souhaitez voir votre Border Collie heureux, il faut essayer de « simuler » ce travail en développant des activités qui utilisent ces deux caractéristiques. Si vous ne lui apportez pas cela, vous risquez de rompre l’équilibre de votre chien. A terme, ça deviendra très probablement une source de problèmes comportementaux a minima, et au pire de problèmes physiques.
Prendre le temps de découvrir qui ils sont chacun individuellement !
Ils ne sont pas toujours comme on l’avait prévu.
L’exemple le plus fréquent est le choix délibéré d’une race, quel que soit l’espèce, pour des critères établis. Dans 80% des cas, ça fonctionne mais pour les autres...
Il faudra vous adapter si vous voulez préserver le bien-être de votre compagnon.
On peut par exemple s’attendre d’un berger allemand qu’il soit bon gardien. Et bien, vous pouvez tomber sur celui qui fera des léchouilles à tous les inconnus qui passent.
De même, la plupart des animaux ont commencé leur vie sans vous, ils sont donc porteurs d’une histoire qui peut laisser des traces.
Je ne peux que vous conseiller de prendre ce temps de la rencontre, de la découverte avant de lui poser sur le front des étiquettes toutes faites... Vous y gagnerez en complicité et en bien-être commun.
Etre à leur écoute !
Et oui, les animaux cherchent par tous les moyens auxquels ils ont accès, à vous communiquer des choses, les concernant et vous concernant.
La plus grande difficulté qu’ils rencontrent c’est un manque de disponibilité de leurs humains pour leur accorder ce temps d’écoute, et aussi et surtout toutes les croyances limitantes qui nous ferment l’accès à cet échange.
Si ce n’est pas quelque chose de naturel pour vous, pas d’inquiétudes des professionnels (éthologues, éducateurs, vétérinaire comportementaliste, communicateur animalier etc.) pourront vous guider.
Voilà, vous avez en mains une liste certes non exhaustive mais déjà bien complète pour répondre aux besoins de vos compagnons !
J’attire toutefois votre attention sur le fait que cocher toutes les cases concernant ses besoins, n’entrainera pas dans 100 % des cas, santé, bonheur et sérénité chez votre compagnon.
Il reste des impondérables, comme des expériences de vie traumatisantes : se faire agresser par un congénère pour un chien, l’intrusion d’autres chats sur son territoire pour un chat pourraient modifier leur propre équilibre pour un temps.
Il se peut aussi qu’il y ait des imprévus dans votre propre vie qui vont avoir une influence sur son quotidien (exemple du burn-out ou le chien ne sort plus, le cheval ne travaille plus, etc.).
Votre vécu émotionnel sera également immédiatement ressenti par votre compagnon...